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On se sentait tout-puissants. Que de soirées passées à philosopher et à refaire le monde au son des Shawn Phillips, Cat Stevens, Simon & Garfunkle, Leonard Cohen, Mike Oldfield (Tubular Bells) et tous les autres, Québécois ceux-là, Louise Forestier, Beau Dommage, Harmonium, Charlebois, Dubois, etc.!... À Hull, nous nous retrouvions souvent au Salon Rouge Chez Henri (plus tard ce fut au Café des Quatre-Jeudis), lieu prisé par les intellectuels, artistes et musiciens, là où la grosse Black était cheap et bonne à boire pendant qu’on discutait de marxisme-léninisme et d’impérialisme, de féminisme, et de tout ce qui finit en "isme" en grillant une cigarette au tabac Drum, quand ce n’était pas purement et simplement, hypocritement, un joint de haschich ou de mari. Belle époque où plein de valeurs s’entremêlaient, s’entrechoquaient, émergaient. Nous étions tous artistes, musiciens, anti-matérialistes, féministes, socialistes, communistes, mais aussi indépendantistes. La Crise d’octobre et la Loi sur les mesures de guerre en aura fouetté plus d’un!
Oui, ce fut une époque riche et unique. C’était la grande aventure, et à bas l’ordre établi! On s’en fichait éperdûment. Heureux
temps où la justice et l’amour justifiaient toutes les manifestations publiques, les grandes contestations, etc., solidarité oblige. Oui,
quelle merveilleuse époque où, sur un simple coup de tête, nous pouvions nous retrouver en Gaspésie, du jour au lendemain, aux
États-Unis ou en Europe et en Asie. Que de coins parcourus, que de gens rencontrés, que d’expériences vécues! Tout un
privilège que d’en avoir fait partie! Nous avons été gâtés!
Suzanne
Ah les années '70! Quel bon temps. Imaginez pour un instant. Pas de décisions d'affaires, pas de soucis monétaires, pas de problèmes de santé (sauf plusieurs maux de têtes). Et au lieu, des party sans fin, une multitude de rencontres, plusieurs sorties à l'improviste, des concerts incroyables. Les soirées qui s'éternisent, que ce soit au Chez ou au Hayloft ou bien au Ottawa House avec Merge. Les visites clandestines par la porte des servants au 24 Sussex, seulement parce que l'on connaisait la nourrice des enfants Trudeau. Les décisions de dernière heure d'aller à Montréal le samedi matin en faisant du pouce pour se procurer du linge du Chateau ou Dapper Dan. Gentle Giant et Uzeb au vieux Forum. Beau Dommage et CHOM-FM avec Bobby Robert. Santana et Chepitos qui nous revient sans faute avec l'album Welcome autographié par Carlos lui-même. En chômage pour jamais assez longtems, avec toutes les parties de hockey sur table à jouer ou les interminables matches de tennis, attendre son chêque pour aller le dépenser au Record Runner, ou même aller intercepter le facteur une dizaine de maisons avant pour avoir le chêque et ainsi pouvoir capter l'autobus de 2:00 pour la métropole. Les finales Alouettes- Rough Riders à la taverne de Thurso à cause des black-outs de la CBC à Ottawa. Décider d'aller prendre un café à 9:30 le soir et se retrouver sur Crescent street 2 heures plus tard. Les premières randonnées sur le canal Rideau avec notre wine skin qui se transforme en ballon de football, les meilleurs pizza au monde au Del Rio. Ne jamais être trop malades pour jouer 27 trous de golf, les Expos au parc Jarry, les parties de Backgammon au Brandy de la rue York, Jethro Tull au centre municipal, les soirées malades au Blue Room et au Thompson, etc...................................
C'est sans aucun doute la décennie qui a produit la musique la plus intéressante et la plus originale. L'on ne reverra plus jamais des groupes progressistes qui ont exploré touts les genres de catégories musicales pour y produire des albums-concepts. On n'a qu'à se rappeller les disques suivants (et je les nomme seulement en ordre de préférence. Et combien d'autres sont exclus de cette liste, faute d'espace ou de mémoire?)
1. Selling England by the Pound de Genesis
2. The Dark Side of the Moon de Pink Floyd
3. L'Heptade d'Harmonium
4. Lizard de King Crimson
5. In a Glass House de Gentle Giant
6. Moving Waves de Focus
7. Caravanserai de Santana
8. Close to the Edge de Yes
9. Hero & Heroine de Strawbs
10. Trilogy d'Emerson, Lake & Palmer
11. Waters of Change de Beggars Opera
12. The House on the Hill d'Audience
13. On the Third Day d'Electric Light Orchestra
14. Prologue de Renaissance
15. Then Play On de Fleetwood Mac
16. Electric Ladyland de Jimi Hendrix
17. Shine on Brightly de Procol Harum
18. White Bird d'It's a Beautiful Day
19. Thick as a Brick de Jethro Tull
20. Crime of the Century de Supertramp
Quand une décennie débute avec un concert incroyable de Led Zeppelin et se
termine avec une dégustation de l'album de Neil Chotem, une collaboration
spéciale avec Serge Fiori et les membres d'Harmonium, et entre temps vous
donne le fabuleux et unique spectacle théatre-rock de Genesis ainsi que
celui d'Harmonium un beau dimanche soir à l'opéra du Centre des Arts, un
surprenant sinon épatant petit bijou, lequel est d'ailleurs repris de façon
magistrale pas longtemps après à l'Hotel Nelson dans le vieux Montréal, eh
bien, je crois qu'il est grandement temps de déclarer les années 70 les
meilleures. Et de faire en soi que ces années-lumières demeurent à jamais
gravées non seulement dans nos mémoires et coeurs collectifs mais aussi
dans nos boîtes à musique, que ce soit vinyls, bandes, disques compacts ou
DVD. Ne croyez-vous pas? Après tout, je défie n'importe qui de me trouver
un seul,groupe des années '80 et '90 digne d'être placé sur le même pédestal
que ceux sur la liste ci-haut. J'attends avec impatience.
Jean-Pierre Allard
Il y a eut plusieurs concerts en plein air, dont le célèbre concert de la St-Jean Baptiste en 1975. Des spectateurs brandissaient des drapeaux québécois. N'ayant pas vécu à cette époque, j'envie le courant de liberté, de simplicité qui semblait transcender (exagérément?) les québécois. Des artistes comme Louise Forestier seraient restés dans la «neutralité politique».. même à cela, on aurait collée à cette chanteuse, un penchant pour la «fleur de lys». Les icônes de la culture québécoise, des Séguins à Harmonium, de Gilles Vigneault à Octobre, de Charlebois à Beau Dommage, de Gilles Valiquette à Raoul Duguay... tous venaient consolider, souvent malgré eux, la ferveur souverainiste. Dans les soirées de la St-Jean Baptiste, le goût de la bière (et de la marijuana pour certains) se mariait, tout comme aujourd'hui encore, à la fierté d'être Québécois. Pour le bien et pour le pire... Même si des compagnies «non-québécoise» tels Molson et Labbatt font encore de «gros sous» à nos dépends, le 24 juin...
Malgré mon jeune âge, ma mentalité actuelle s'inspire autant des années 70 qu'à la présente décennie. Je m'amuse à découvrir des groupes Britanniques et Américains de l'époque: Gong, Gentle Giant, King Crimson, ELP, Genesis, Neil Young, Frank Zappa... Ayant récemment été cégépien, j'ai pu constater à quel point la décennie 70 a été marquante chez certains jeunes collégiens comme moi. Je déplore que certaines oeuvres québécoise d'il y a trente ans, ne soient toujours disponibles qu'en vieux vinyles usagés... (ex. Aut'Chose). Certaines nouvelles ré-éditions en CD apparaissent à l'occasion... Sur ce support, on s'assure de garder la fraîcheur de plusieurs bijoux historiques le plus longtemps possible. Conséquence, plus longtemps les québécois pourront s'imprégner de se qu'ils ont été, et de ce qu'ils sont. Sans rien enlever au cachet particulier de nos bons vieux 33 tours qui crépitent...
Mes goûts ont peu évolué: j'écoute encore des disques bruyants pleins de guitares, qu'on leur donne le surnom que l'on voudra (Grunge, Alternatif ou quoi que ce soit); pour moi, c'est toujours du rock and roll. Je ne suis pas plus nostalgique qu'il ne le faut des années 70. Chaque époque a ses bons et mauvais côtés, mais seule la musique peut faire le lien entre les décennies et les générations. La musique n'est jamais vieille: il n'y a que des oreilles défaillantes. Eddie Cochran (50's),les Rolling Stones (60's), Stranglers (70's), REM (80's) et Govt'Mule (90's), c'est la même chose. Même truc pour les Hou-Lops (60's), Octobre (70's) Corbeau (80's) Oukoumé (90's)
Mario Bergeron.
PS: Jetez un coup d'oeil à mon site d'écrivain:
http://felix.cyberscol.qc.ca/lq/auteurB/berger_m/berger_m.html
ou écrivez-moi : bmario@videotron.ca
Maintenant, à l'aube de mes 30 ans, je rêve encore à ces années'70. Je lis, j'écoute, j'apprends de ceux qui les ont vécus; les ont faits! Dans mes années d'adolescence, je faisais revivre ces années par mon habillement, la musique que j'écoutais, les idées que je propageais.... 15 ans en retard!
J'ai moi aussi j'ai "trippé" sur Genesis, Harmonium, Paul Piché, etc. Je m'habillais d'un jeans Lois avec un chandail de laine a grandes manches, d'une chemise Indienne ou bien Haîtienne...je faisais revivre le "peace&love par mon "look".
Mais il m'a manqué (et me manquera toujours) la vraie réalité des années 70. J'aurais aimé vivre ces années ou tout semblait être à faire. J'aurais aimé vivre dans une société ou la découverte et l'exploration (de tout!) était à la mode. Non, je ne les ai pas vus passés. Mais j'en rêve encore et toujours.
Salut,à la prochaine.
Martin Durand (alias : Le Grand) ICQ:3533035
Longueuil,Québec,Canada
Aujourd'hui, en 2003, 33 ans plus tard, j'ai toujours cette vieille Hofner bass comme celle des BeaTles qui furent notre patrimoine, car sans eux, Je doute que les groupes du Québec auraient eu un auditoire comme on le fut, car, sans le savoir, nous recherchions un peu dans nos artistes les égaux Britanique.
Quand nous sommes partis, c'était Charlebois et son "Tout écartillé" qui faisait fureur. La dope n'était pas encore arrivée et on tripait tout naturellement. Mes années 70 m'ont tenu loin de la musique québécoise, dont on entandait parler par les lettres que nous recevions de nos amis. Et un jour, mon frère aîné, de retour au Québec en 1974, me fit parvenir le LP qui contient la chanson "La complainte du phoque en Alaska". Cette chanson, que j'ai écoutée des centaines de fois avec mon meilleur ami de l'époque (j'avais 18 ans en 1974), est devenue ma chanson fétiche, presque. Comment dire... Quand je l'entends, je revois l'Italie du nord, les lacs italiens, les Alpes enneigées à perte de vue en plein mois d'août.
Et puisque cette chanson fait partie des "classiques" du répertoire québécois, quand vous l'entendez et que vous vous fermez les yeux, que voyez-vous? Que sentez-vous? J'aimerais le savoir! Alors écrivez-moi pour me le dire!
Ciao!
Jean-François